ACTUALITES
Voici trois extraits d’articles parus dans le dernier numéro du Journal Spirite ayant pour thème « Le spiritisme face à la science ». Pour se procurer cette revue en pdf ou en version papier voir à la rubrique « Publications » de ce site.
PEUT-ON COMPRENDRE LES DESSEINS DE DIEU ? – Par Jacques Peccatte
«Les voies du Seigneur sont impénétrables» dit l’adage populaire, indiquant par là que l’on ne peut comprendre le destin qui nous est réservé. En réalité, cette phrase a une origine qui remonte à Paul de Tarse (Saint-Paul) s’exclamant : «Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la science de Dieu ! Ses décisions sont insondables, ses chemins sont impénétrables !» (Épître aux Romains 11, 33)
Si l’insondable et l’impénétrable s’appliquent en général aux fatalités du sort, il s’agit également de l’interrogation métaphysique qui confère à de nombreuses incompréhensions quant à une volonté divine dont on ne sait pourquoi elle a mis les humains dans de tels embarras face aux afflictions qu’ils doivent endurer. Et sur ce point, on trouvera les premiers éclaircissements d’un sauveur ou messie venu instruire l’humanité il y a deux mille ans en indiquant le sens particulier de l’amour du prochain, seule valeur qui puisse atténuer les souffrances, faire avancer vers la paix et indiquer la voie qui mène à Dieu.
C’est ensuite la notion de péché originel évoquée par Paul de Tarse et théorisée par Saint Augustin (354-430) en tant que souillure héréditaire assimilée à l’acte de chair (discrédit de la sexualité) qui a pesé sur l’ensemble de la chrétienté. Ce péché originel est également présent dans le Coran.
Si Jésus était venu montrer un chemin pour indiquer le sens du divin, son message n’a pas été transmis au mieux, subissant diverses interprétations à retrouver dans toute l’histoire de la théologie chrétienne. Et c’est seulement avec Allan Kardec que le spiritisme philosophique a permis d’éclaircir ce qui restait encore obscur, indiquant sa notion de troisième révélation, consécutive à celles de Moïse et de Jésus. Les desseins de Dieu devenaient alors beaucoup plus «pénétrables» dans la mesure où toute la métaphysique enseignée par les Esprits et formulée par Allan Kardec, rendait compte d’une série de principes immuables, principes universels qui s’appuyaient, non plus sur une foi aveugle mais sur la raison. Le lien avec la chrétienté était cependant maintenu par le fondateur du spiritisme, qui indiquait la continuité indispensable pour lui, entre le message de Jésus mal compris par l’histoire et le spiritisme venu l’expliciter à la lumière de la manifestation des Esprits. C’est alors qu’il remettait en question certains principes théologiques construits au fil de l’histoire chrétienne, comme le péché originel, la Sainte Trinité, la divinité de Jésus, la virginité de Marie, les anges et les démons, les Saints et encore quelques autres notions rattachées à des croyances. (…)
DE L’ESPRIT DES SCIENCES A LA SCIENCE DE L’ESPRIT – Par Mohamed Maï
2/LE SPIRITISME : UNE QUINTESSENCE PARMI LES SCIENCES
Dans «Qu’est-ce que le Spiritisme ?», Allan Kardec nous répond en le décrivant comme «une science qui traite de la nature, de l’origine et de la destinée des Esprits, et de leurs rapports avec le monde corporel.» Cette dense définition couvre à elle seule les deux catégories de sciences que nous venons de décrire. Il nous dépeint également la méthodologie de ce qu’est et de ce que doit rester le véritable spiritisme : «Le Spiritisme ne pose en principe absolu que ce qui est démontré avec évidence, ou ce qui ressort logiquement de l’observation.» Il indique également dans «La Genèse» que : «Comme moyen d’élaboration, le Spiritisme procède exactement de la même manière que les sciences positives, c’est-à-dire qu’il applique la méthode expérimentale. Des faits d’un ordre nouveau se présentent qui ne peuvent s’expliquer par les lois connues ; il les observe, les compare, les analyse et, des effets remontant aux causes, il arrive à la loi qui les régit ; puis, il en déduit les conséquences et en cherche les applications utiles.»
Les pionniers du spiritisme qui succédèrent à Allan Kardec appliquèrent avec brio cette méthodologie. Ce fut l’ère d’un développement du spiritisme au travers de la science expérimentale pour étayer et rendre mesurable ses principes. L’ectoplasmie, le magnétisme, la lévitation, furent mis en évidence par des expériences effectuées en présence de scientifiques et consignées dans des procès-verbaux. Le fait marquant est que beaucoup de ces éminents scientifiques qui excellaient dans leurs disciplines respectives, furent convaincus de la survivance de l’esprit en utilisant leurs propres méthodes scientifiques. Camille Flammarion, le plus grand vulgarisateur des sciences de son époque, n’hésita pas à dire que «celui qui déclare les phénomènes spirites contraires à la science, ne sait pas de quoi il parle. En effet, dans la nature, il n’y a rien de surnaturel ; il y a de l’inconnu, mais l’inconnu d’hier devient la réalité de demain.» Il y a tant d’autres noms, tels que William Crookes, Oliver Lodge, Pierre et Marie Curie… Nous pourrions lister des pages entières de leurs expériences, mais nous ne pourrons qu’inviter à replonger dans cette époque expérimentale passionnante, située entre 1850 et la fin des années 1920. C’était l’époque où la science embrassait tous les horizons avec une curiosité absente de tout préjugé. Renier le fait scientifique dans l’histoire du spiritisme serait renier l’histoire entière de ses pionniers et de leurs travaux. Comment imaginer un instant que tous ces éminents savants se soient trompés tout en révolutionnant les sciences dans leurs domaines respectifs ?
Par le pont qu’il crée entre l’esprit incarné qui tend vers la liberté et l’esprit libre désincarné, le spiritisme accomplit l’exploit de ne jamais être mis en contradiction avec les autres sciences, tout en les enrichissant et en leur donnant un sens commun. Il s’imbrique dans toutes les connaissances humaines, tel un double éthérique qui les ferait vibrer harmonieusement. Si les sciences d’aujourd’hui, humaines ou expérimentales, écoutaient l’enseignement du spiritisme, autrement dit l’enseignement des Esprits, le progrès humain s’accélèrerait. C’est ainsi que le spiritisme pourrait aider le philosophe à sortir du labyrinthe des concepts, en l’élevant sur des hauteurs où il percevrait mieux le sens de son existence. Les messages des Esprits relevant de l’amour du prochain conforteraient les sciences éthiques dans l’importance de leurs recherches, car l’intérêt général ne doit jamais être ignoré par la recherche scientifique.
En matière de psychologie ou de psychanalyse, le spiritisme inciterait le praticien à prolonger l’étude de la personnalité aux vies antérieures, à la relation de cause à effet par le biais de l’hypnose. Le spiritisme donnerait l’explication de tous les phénomènes inexpliqués aux sciences dites du paranormal, et dissiperait par la même occasion le nuage obscurantiste du New Age. Il diagnostiquerait pour la médecine la pensée négative comme origine de très nombreuses maladies. Il prolongerait la vue du télescope de l’astronome en lui confirmant ce que la science va peut-être découvrir dans quelques années, la vie sur d’autres planètes et une infinité de planètes. Il conterait à l’historien la loi de l’évolution et du progrès pour donner sens à sa discipline. Il démontrerait aussi à la physique des particules le concept de fluide universel qui explique pourquoi la matière apparaît ordonnée plutôt que chaotique. C’est d’ailleurs par cette dernière que va s’ouvrir, là où l’on ne s’y attendait pas, une brèche qui n’est pas prête de se refermer. (…)
LES PIONNIERS DU SPIRITISME SCIENTIFIQUE – Par Valérie Fauvel
Dr Paul Gibier (1851-1900)
Elève et protégé de Pasteur, le docteur Paul Gibier est estimé pour avoir longtemps travaillé au Muséum d’histoire naturelle de Paris. Le gouvernement français lui confie la mission d’étudier deux épidémies de choléra. Ces dangereuses et honorables missions le lient à des célébrités médicales dont l’illustre Pasteur qui fait grand cas de sa personne et de ses recherches. Tout cela se passe avant la publication de son livre Le Spiritisme ou fakirisme occidental, ouvrage si affirmatif dans la certitude objective des phénomènes spirites, que ceux qui n’osent pas l’accuser de supercherie, ne se privent pas de le croire le complice involontaire des prestidigitateurs qui l’auraient abusé.
Le docteur Gibier a pourtant expérimenté plus de cinq cents fois l’écriture directe par un crayon posé entre deux ardoises. Ses prises de positions en faveur de la réalité des phénomènes médiumniques l’obligent à s’installer aux Etats-Unis, suite aux réactions de ses pairs français qui mettent un frein à sa carrière scientifique. Il fonde à New-York un Institut Pasteur et malgré son écrasant labeur médical et scientifique, il s’adonne encore à l’étude expérimentale du spiritisme.
En 1890, il publie son second ouvrage Analyse des Choses dans lequel il ne se contente pas d’exposer les faits nouveaux ; il y offre une théorie générale de la matière et de la vie, une théorie spiritualiste dans laquelle toutes les religions et philosophies pourraient trouver des points de contact pour tenter la fusion d’une harmonieuse unité dans une doctrine fraternelle.
Après plusieurs années de recherches expérimentales menées avec un contrôle sévère, il rédige un mémoire considérable sur les matérialisations de fantômes, la pénétration de la matière et d’autres phénomènes psychiques : Les matérialisations de fantômes. (…)
Éditorial – Le Journal Spirite n°104 – avril 2016
Posté le: 19 septembre 2016, par Jacques
LE SPIRITISME N’EST PAS UNE RELIGION
Par Jacques Peccatte
Le spiritisme a souvent été considéré comme une religion, et depuis sa naissance avec Allan Kardec, la question fait encore débat dans certains milieux spirites où l’on dit qu’Allan Kardec lui-même n’avait pas totalement tranché la question en fonction du contenu sémantique que l’on pouvait donner au mot religion. Est-ce que religion signifie relier et réunir autour d’une idée ou bien s’agit-il surtout de croyances qui s’opposent à la raison ? Pour notre part, nous en sommes arrivés aux notions les plus simples, en définissant les concepts à partir de leur contenu le plus communément utilisé. En religion, sont admises les notions de croyance et de foi indépendamment de toute tentative d’analyse logique et raisonnée. Ainsi par exemple, en catholicisme, le mystère de la Sainte Trinité ou la résurrection de Jésus sont des concepts qui font appel à la croyance dans la mesure où par essence ils sont et resteront inexplicables, posant un défi à la raison qui ne peut être résolu que par la foi. A l’inverse, en matière de spiritisme, le mystère ne peut rester sans explication, et c’est à partir d’une approche scientifique, philosophique et historique que progressivement de nouvelles thèses ont pu surgir pour rendre intelligible ce qui était obscur. C’est en particulier par l’étude de l’histoire de l’Église que bon nombre de principes religieux ont pu être décryptés. A différentes époques, des dogmes ont été institués, venant souvent contredire ce qui était admis précédemment, dogmes institutionnalisés par des hommes d’Église et dont on prétendait parfois qu’ils étaient inspirés par un souffle divin.
L’histoire de l’Église, c’est en fait l’histoire de dogmes successifs qui, la plupart du temps, contredisent la raison ; ils deviennent alors objets de foi, ils ne sont donc admissibles que par la foi.
LA FOI OU LA RAISON
C’est donc ce point qui devient essentiel dans le débat posé : le religieux est dépendant de la foi, tandis que le philosophique s’appuie sur la raison. Et en ce sens, le spiritisme permet de se dissocier de la croyance dans la mesure où certains de ses principes obéissent à des lois que l’on peut décrire, expliquer, analyser, voire prouver, soit de façon expérimentale, soit de façon philosophique. Il restera cependant une petite part faisant appel à la foi, c’est celle d’un présupposé concernant l’existence de Dieu.
Un personnage d’obédience matérialiste par exemple, s’appuie sur le postulat de la non existence de Dieu, ce en quoi il engage un acte de foi, la foi en une certitude athée qu’il va ensuite s’ingénier à démontrer par la science, l’analyse et le raisonnement.
De la même façon, le spiritualiste et en particulier le spirite, va poser son propre postulat de départ, celui de l’existence de Dieu ; c’est alors un pari (comme celui de Pascal) qu’il lui faut ensuite démontrer. Pour ce faire, il va se servir d’arguments et établir des raisonnements qu’il estime plus convaincants que ceux des nihilistes. Ces arguments sont déjà amplement contenus dans Le Livre des Esprits d’Allan Kardec, arguments encore renforcés par le fait que les Esprits eux-mêmes sont venus confirmer à la fois leur survie et la réalité d’une force divine infinie et créatrice de toute chose. Il faut là évidemment un autre présupposé, celui de la manifestation effective d’Esprits dont on a pu établir la réalité à partir de l’étude de la médiumnité et des preuves apportées.
Par cette étude réalisée en spiritisme et en tout premier lieu par Allan Kardec, on découvre de nombreux arguments d’une grande force. Lorsque Allan Kardec, utilisant les réponses des Esprits, définit les attributs de Dieu, à la fois dans Le Livre des Esprits et dans La genèse selon le spiritisme, il reprend certains principes contenus dans les évangiles, et il les explicite, non plus dans un acte de foi, mais avec des arguments philosophiques qui sont le prolongement de propos tenus par les Esprits au travers des médiums. Et c’est alors qu’il peut se distancier du fait religieux, tout en venant confirmer certains aspects d’une morale chrétienne bien comprise, et à la fois réfuter certains dogmes. C’est ainsi que les mystères de la religion sont élucidés comme par exemple, «la résurrection du Christ» qui n’est plus un miracle venant contredire la raison mais la manifestation fantomatique et tangible de l’esprit de Jésus, phénomène devenu compréhensible à partir des observations spirites concernant les apparitions matérialisées et la médiumnité à ectoplasmie.
Autre mystère : ce personnage considéré comme prophète ou Messie, serait l’incarnation de Dieu fait homme, concept entériné lors du concile de Nicée en 325 (consubstantialité entre le père et le fils) et un peu plus tard avec l’adoption de la Sainte Trinité, au premier concile de Constantinople (381), incluant la divinité du Saint Esprit. L’étude spirite sur ce point a permis dans une meilleure logique de conclure à l’incarnation d’un esprit de grande évolution qui, proche de la perfection d’un esprit pur, est venu porter un message d’essence divine auprès des hommes de son temps, un message qui a cependant traversé les siècles parce que porteur d’une idée essentielle, celle de l’amour du prochain. Cette conclusion, confirmée également par des Esprits, a permis d’apporter une explication logique en accord avec la raison, préservant le côté exceptionnel d’un prophète sans pour autant lui attribuer le caractère de la divinité qui lui fut octroyé par le principe de la Sainte Trinité.
LA THÉOLOGIE ET LE DOGME
Bien d’autres dogmes ont été décrétés au fil des siècles, constituant un corps de doctrine ou une théologie, n’ayant plus le caractère de la philosophie, dans la mesure où un bon nombre des principes qu’elle contient dépend d’une croyance aveugle, ce que certains appellent la foi du charbonnier, une foi permettant de croire à des réalités en soi impossibles. Là où la compréhension n’est plus possible, on émet un acte de foi permettant de se dispenser d’explications logiques qui seraient introuvables.
L’Église, depuis deux mille ans, a institué un bon nombre de dogmes comme l’Immaculée Conception, énonçant «que la conception de la Vierge Marie dans le sein de sa mère, n’a pas été marquée par la tache du péché originel», ce qui fut entériné par le pape Pie IX en 1854. Ce dogme ne doit pas être confondu avec celui de la virginité de Marie, déjà indiqué dans les évangiles et qui fut admis par la majorité des Pères de l’Eglise. Il existe également la virginité perpétuelle (Marie restée vierge après la naissance de Jésus) proclamée lors du deuxième concile de Constantinople en 553.
L’Église a également institué des sacrements répondant à des nécessités sociales comme le mariage ou à des besoins plus spirituels comme le baptême, l’eucharistie, l’extrême-onction ou la remise des péchés par la confession. S’il s’agit bien de théologie, c’est-à-dire de principes institués par des hommes d’Église, c’est aussi sans doute la preuve que l’humain a un besoin de spiritualité. Ce besoin a été satisfait jusqu’alors par la croyance, par le dogme et par le rite. Cela peut suffire à certaines personnes, mais laisser d’autres dans la frustration. Ce en quoi le spiritisme a eu pour vertu d’expliquer l’incompréhensible, apportant d’autres notions jusqu’alors mal définies comme la manifestation des Esprits et leur réincarnation dans une continuité évolutive. Cette réincarnation fut d’ailleurs contenue dans le fait religieux dans plusieurs cultures préchrétiennes, et définitivement abrogée en 553 (Constantinople) quand fut condamnée la préexistence de l’âme selon Origène (185-253) ainsi que sa croyance en la réincarnation.
La croyance en des vies successives a surtout été la particularité des traditions orientales du brahmanisme puis du bouddhisme et de l’hindouisme. Là encore, même si le principe en lui-même est confirmé par voie spirite, il sort des croyances simplistes pour entrer dans une explication plus logique qui nous éloigne des notions caricaturales du karma punitif ou de la métempsychose.
LE SPIRITISME, CONTINUITÉ DU CHRISTIANISME ?
C’est du point de vue moral en particulier qu’Allan Kardec a relié entre elles trois révélations successives dans le temps : celle de Moïse indiquant un code moral dans ses commandements, la parole de Jésus venant compléter celle de Moïse, et enfin la révélation spirite qui vient apporter toute la lumière à partir de la manifestation de l’au-delà. Ce principe de continuité spirituelle, s’applique à une histoire spécifiquement judéo chrétienne qui passe également par l’influence philosophique de la Grèce. Ce principe dit de troisième révélation, ne doit cependant pas ramener au religieux et mettre en exergue une religion plus qu’une autre. Toutes les religions du monde, si elles ont eu leur raison d’exister et leur nécessité d’un point de vue spirituel, ont également (ou ont eu) des défauts d’envergure, les défauts de la nature humaine conduisant à la domination, à la guerre, à la persécution ou à l’inquisition. Il n’y a donc pas, à notre sens, une tradition religieuse qui soit supérieure à une autre, sauf à y regarder très ponctuellement : nous pourrions dire par exemple qu’aujourd’hui, les orientations du pape actuel sont beaucoup plus progressistes que celles des prêcheurs américains pseudo-protestants (Evangélistes, Adventistes, Pentecôtistes et autres).
Concernant les religions qui n’appartiennent pas à notre culture occidentale, que sont principalement le bouddhisme, l’hindouisme et l’islam, il nous est plus difficile d’en juger étant donné les différences culturelles faisant que nos critères d’appréciation sont différents. Mais il devrait cependant y avoir des données universelles qui effacent les différences. Et parmi ces données, l’une pose encore un vrai problème, c’est l’idée de séparation entre la pratique religieuse et les affaires temporelles de l’organisation des sociétés, c’est la fameuse question de la laïcité. Cette question n’est évoquée dans aucun des grands textes fondateurs des religions, et c’est même plutôt ces écrits qui éloigneraient de la laïcité, sauf à cet endroit précis de l’évangile où Jésus répond aux pharisiens : «Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.»
Les spirites, pour leur part, ont apporté leur tribut à cette nécessaire séparation entre le religieux et le politique, lorsque certains d’entre eux s’engageaient dans la Ligue de l’enseignement, militant pour une école laïque, non confessionnelle, gratuite et obligatoire. C’étaient les Pierre-Gaétan Leymarie, Camille Flammarion, Léon Denis, Emmanuel Vauchez et quelques autres, qui dans la continuité du pédagogue Hyppolite Rivail devenu Allan Kardec, poursuivaient les grands idéaux hérités du siècle des Lumières et de la Révolution française, pour que l’organisation sociale de l’instruction publique soit résolument dissociée du fait religieux. En ce sens, on peut affirmer que le spiritisme, déjà détaché du religieux en tant que science et philosophie, s’en est détaché également du point de vue de la laïcité s’inscrivant d’emblée dans la modernité.
Bien évidemment, laïcité ne signifiera pas que l’on doive oublier la spiritualité au sein de la vie sociale. Ce principe établit simplement que dans une société de progrès, toutes les religions ont leur légitime droit d’expression, mais aucune d’entre elles ne doit dicter la loi civile ni aucun des principes de vie en société. Car, cela reviendrait aux théocraties du passé, voire aux pouvoirs de l’Inquisition qui, cependant, se perpétuent en d’autres contrées pour le malheur de tous, mais qui devront à terme nécessairement disparaître si l’on veut réellement envisager un progrès sur Terre, un progrès qui serait d’une réelle portée, non plus religieuse, mais spirituelle.
Le Journal Spirite n°100
Posté le: 29 avril 2015, par Jacques
Cela fait exactement vingt cinq ans que notre revue trimestrielle Le Journal Spirite a vu le jour. Son centième numéro marque une nouvelle étape, non pas dans le fond mais dans la forme, avec une présentation désormais en couleur. Ce qui est sans aucun doute la nécessité de notre temps pour une presse papier qui a besoin d’être attractive, courant le risque à terme d’être supplantée par le numérique. Nous n’en sommes certes pas là et tenterons de résister aussi longtemps qu’il sera possible pour le confort de nombreux lecteurs qui préfèrent avoir une revue papier entre les mains.
Le dossier de cette revue n°100, revenant sur les fondamentaux, est consacré aux grands principes du spiritisme sous les titres suivants : La question de Dieu – Les médiumnités développées dans le cercle – Le spiritisme face aux enjeux de notre société – L’approche spirite de la réincarnation, – Le rôle du périsprit – Les artistes médiums d’hier et d’aujourd’hui – Être spirite aujourd’hui.
Il était important que le numéro anniversaire de la revue revienne sur de grandes questions qui représentent les fondements mêmes du spiritisme, afin de marquer l’ancrage de l’idéal spirite dans ce qu’il a de déterminant, en développant ces sujets essentiels à la lumière du passé et du présent, au plus près d’une synthèse qui intègre tout ce que l’on a appris depuis la naissance d’un spiritisme philosophique et scientifique, initié par Allan Kardec.
En dehors de ce dossier d’autres articles à connotation philosophique et scientifique complètent cette revue avec notamment un article de fond intitulé Du matérialisme au spiritualisme : les avancées de la science actuelle.
Voici quelques extraits de l’éditorial consacré à l’histoire du Journal Spirite :
« (…) L’identité de notre revue, c’est également l’indispensable actualisation d’un spiritisme qui, avec le temps, avait subi des influences mystiques ou religieuses, un spiritisme qui devait donc retrouver sa fonction progressiste en tenant compte des avancées de la science et des transformations des sociétés. Le Cercle Allan Kardec, dès ses origines, s’est inscrit dans une dynamique de réflexion à la fois métaphysique, sociale et humaniste, répondant à un spiritisme qui fut qualifié autrefois de philosophique par son fondateur lui-même (…)
(…) L’identité du Journal Spirite, c’est également la variété des thèmes abordés. Si le spiritisme est avant tout une approche de l’autre monde qui a permis de dégager de grandes lois universelles, c’est aussi par voie de conséquence ce qui nous permet de mieux découvrir le sens de la vie autant individuelle que collective. Et partant de ce sens de vie, on peut rebondir sur une foule de questions et de sujets intellectuels ou moraux qui concernent tous les aspects de nos vies en société. Ainsi, il nous faut évoquer et étudier les phénomènes religieux pour voir en quoi et comment le spiritisme n’est pas une religion. Ainsi, nous sommes amenés à soulever de grands problèmes de société comme le suicide, l’IVG, l’euthanasie, l’homosexualité, le génie génétique et autres questions qui sont légiférées par nos institutions publiques. Et puis, tous les thèmes du paranormal peuvent être étudiés à la lumière du spiritisme, qu’il s’agisse du magnétisme, de la radiesthésie, de l’hypnose, des NDE et même des phénomènes OVNI, dans la mesure où tout nous ramène à la notion d’esprit quand nous parlons de télépathie, de contact avec l’au-delà ou de vies extraterrestres. C’est à partir de tous ces sujets sans en occulter aucun, que la connaissance prend forme et que la réflexion peut se nourrir de données existantes et encore méconnues de la plupart des humains dont certains attendent sans vraiment le savoir la réponse métaphysique au problème de la mort, la mort qui parle, la mort qui indique sa propre vie, la mort qui indique le sens de la vie universelle incarnée ou désincarnée, dans l’Univers infini d’un Dieu insaisissable et pourtant présent dans l’intimité de chaque esprit qui cherche son sens de vie en ayant souvent oublié qu’il est éternel. »
Cette revue représente notre cercle à la fois dans son histoire et son actualité, ainsi que l’histoire de nos précurseurs dans une continuité indissociable entre le passé et le présent. Il n’y a pas le spiritisme d’hier et celui d’aujourd’hui, mais la vaste synthèse d’une histoire qui se poursuit.
Le Journal Spirite, organe de presse du Cercle Spirite Allan Kardec, est l’indispensable instrument d’une diffusion de l’information pour une bonne connaissance théorique et pratique des réalités spirites.
Il est disponible sur ce site à la rubrique « Publications » à commander en version papier ou PDF.
CONGRÈS SPIRITE EN ESPAGNE
Posté le: 8 mai 2014, par Jacques
Le spiritisme du XXIe siècle
La deuxième rencontre spirite ibéro-américaine a eu lieu du 1er au 4 mai 2014 en Espagne à Salou près de Tarragone. Nous y avons retrouvé des représentants spirites de groupes affiliés à la CEPA (Confédération Spirite Panaméricaine) de différents pays : Brésil, Argentine, Venezuela, Porto Rico, Cuba, Espagne et Portugal.
Plusieurs thématiques ont été abordées dans des conférences limitées à une demi-heure et suivies d’un débat, et ce, pratiquement non stop du matin au soir.
Les grands thèmes abordés furent :
- Spiritisme et société
- Spiritisme et problématiques sociales : la sexualité, l’homosexualité, la criminalité au Brésil et la réinsertion par l’éducation
- La médiumnité
- L’éthique spirite
- Le défi du spiritisme et ses objectifs
Pour ma part, dans le cadre du thème « Société », j’ai assuré une conférence intitulée « Bilan du spiritisme en France ». Notre cercle célèbre ses 40 années d’existence, ce en quoi il était important de souligner les avancées du spiritisme français depuis les origines de notre cercle.
Nous sommes en relation avec la confédération CEPA depuis une quinzaine d’années, ce qui a donné lieu à de nombreux échanges de livres, de revues et d’articles. Et depuis lors nous bénéficions d’une traduction en espagnol de notre Journal Spirite, qui, en format PDF, est diffusé dans tous les groupes de la CEPA.
A l’occasion de ce congrès Le Journal Spirite a été salué en tant que « l’organe de presse le plus complet, représentatif d’un spiritisme progressiste et bien actualisé ».
Concernant les sujets traités par les différents conférenciers, nous avons relevé un souci de cohérence et d’unité de pensée, face aux défis d’un spiritisme qui est encore mal perçu et mal accepté, mis à part au Brésil où il fait partie du paysage culturel. Nous avons relevé également une grande préoccupation des problèmes du monde par rapport à une paix très fragile et menacée.
Il serait trop long de faire l’inventaire de toutes les conférences, mais deux d’entre elles ont particulièrement retenu notre attention :
- Jacira Jacinto Da Silva (Sao Paulo-Brésil), juge de profession, a évoqué l’ampleur de la criminalité au Brésil qui est un souci majeur, et de son point de vue spirite, a plaidé pour des structures éducatives de réinsertion. Elle milite pour la connaissance, l’instruction et l’éducation qui seront les vrais moyens pour avancer vers une société plus pacifique.
- Milton Medran (Porto Alegre-Brésil), avocat à la retraite, préoccupé par les questions sociales et sociétales face aux juridictions à améliorer, a fait un excellent commentaire à partir d’extraits du Livre des Esprits d’Allan Kardec. Il y a relevé tous les concepts précurseurs et annonciateurs de progrès. Il a ainsi commenté ce que déjà disaient les esprits au 19e siècle sur des thèmes comme l’égalité entre les hommes et les femmes, la peine de mort, le mariage, le divorce, etc. Milton Medran a ainsi mis en évidence des conceptions spirites socialement novatrices pour l’époque et qui aujourd’hui encore peuvent toujours faire débat. Ce fut un hommage appuyé au fondateur du spiritisme dans sa vision annonciatrice de tous les progrès humains à réaliser.
Outre les conférences, nous avons discuté avec plusieurs spirites de chaque pays représenté, échangé nos points de vue et expériences, et envisagé de nouveaux liens par une communication plus soutenue grâce à Internet.
Dates conférences 2013-2014
Posté le: 1 octobre 2013, par Jacques
Paris
Les samedis de 14h à 18h
9 novembre, 7 décembre 2013
1er février, 8 mars, 5 avril, 17 mai, 14 juin 2014
Sous réserve de modification.
Bien vérifier en temps voulu à la rubrique « conférences » de ce site
Besançon
Les samedis à 14h30
18 janvier : Les phénomènes paranormaux
1er mars : La vie extraterrestre
19 avril : Les thérapies spirites
31 mai : Messages de l’au-delà